posté le 25-03-2020 à 19:00:16

L' Ecorce Rouge Partie 2

 

 

 L' Ecorce Rouge Partie 2

 

 

musique conseillée : Ode to the Fallen de Adrian Von Ziegler

 

 

 

Un après midi, les feuilles orangées d'automnes tombaient et recouvraient le sol de la forêt. Le brouillard qui persistait depuis le matin ne permettait pas de distinguer clairement la silhouette qui avançait sur le sentier à travers les arbres.
Une jeune femme se promenait dans la forêt brumeuse, sur ce chemin qu'elle connaissait bien, portant un panier au bras.
Elle portait une robe longue comme toutes les paysannes, le foulard qu'elle portait pour le travail laissait dépasser les boucles blondes de ses cheveux. Ils étaient de la blondeur la plus claire qui existe. Ses yeux bleus clairs révélaient une douceur, une grande sensibilité et un brin de naïveté, mais aussi un charme envoûtant presque surnaturel. Elle avait encore des traits juvéniles, et tout dans son visage était harmonieux, ce qui faisait oublier sa tenue simple de fille de la campagne.

 

Elle se promenait tranquillement, seule et en silence, à l'entrée de la forêt, sa longue robe flottait parmi les feuilles orangées qui recouvraient le sol. Au dessus d'elle, elle aperçu un écureuil courir sur une branche d'arbre, elle connaissait l'animal et le voir lui décrocha un léger sourire.


Alors qu'elle avançait en continuant de le regarder, l'écureuil stoppa sa course soudainement. Il fit marche arrière et sauta de la branche pour atterrir sur son épaule, se cachant en partie derrière sa tête, et regardant fixement dans la direction vers laquelle il se dirigeait, apeuré par quelque chose devant. La jeune femme regarda autour d'elle et eu un sursaut. A quelques mètres d'elle se trouvait un loup, allongé dans les feuilles mortes, immobile, mais sa tête était relevée, et il regardait fixement dans sa direction. Il était blanc, mais sur le coup, le mot qui serait venu à l'esprit de la jeune femme était "luisant", elle avait l'impression qu'il brillait légèrement dans la brume, il semblait presque immatériel.


Le loup ne bougeait pas, il avait une expression paisible, mais il regardait la jeune femme intensément, d'un air souverain, sans la quitter des yeux. Elle même était surprise et figée par cette vision, par ce loup qui ne fuyait pas et par cette lueur étrange qu'il semblait dégager. Tout s'était arrêté dans sa tête, elle cherchait à comprendre et ne parvenait pas à bouger.

 

 

 


 

 

 


 

Au village, la journée de travail se terminait. Les paysans étaient rentrés chez eux et rangeaient leur matériel. Un jeune homme situé à l'entrée prêt de la forêt essuyait la sueur sur son front, et mit sa fourche par dessus son épaule prêt à retrouver la maison familiale. Le jeune homme d'environ 17 ans était de stature moyenne, et ses mèches de cheveux châtains retombant sur son front laissaient voir ses grands yeux expressifs, son regard à la fois jovial et plein de fougue. Les mêmes yeux que son père, lui disait-on souvent.

 

Le jeune homme jeta un oeil vers les arbres légèrement cachés par la brume, et aperçu une silhouette courir vers lui, accompagnée d'un petit animal qui courait à ses pieds. Il reconnu sa cousine Freiya et l'écureuil qui l'accompagnait souvent.
Sa cousine l'appela en continuant à courir vers lui :
-Baren !
-Freiya !? Qu'est ce qui t'arrive !?
Freiya, essoufflée, l'avait rattrapé, et avec un sourire de soulagement lui dit :
- Rien de spécial, je voulais que tu m’attendes.
-Inutile de courir comme ça, lui fit-il remarquer avec un sourire étonné et interrogateur.
Freiya changea de sujet :
- Ma famille est invitée chez toi ce soir, on rentre ensemble ? 
Baren, prit un air ironique de dégoût :    
- C’est ça qui t’enthousiasme ? Manger avec le vieux…       
Baren et Freiya côte à côte s’éloignèrent vers l’intérieur du village, face au soleil de la fin d'après midi qui commence à décliner doucement.
Il ne put s'empêcher de lui demander :
-Ça va ? Tu es toute pâle. On dirait que tu as eu peur de quelques chose.
Freiya, préférant ne pas en parler d'avantage :
-Mais non ! tout va bien.

 

 

 

 


Le soir, les deux familles étaient réunies dans la maison de la famille de Baren, vers le centre du village. De la fumée sortait de la cheminée.
A l' intérieur de la maison, autour de la grande table en bois se trouvait Freiya, son père, sa mère, son petit frère, sa petite sœur, Baren, sa mère, et le druide.

 


Près de la table se trouvait un feu chauffant une grande marmite suspendue par des chaînes jusqu'au plafond, à l'emplacement où se trouvait la cheminée.
Le repas bien entamé, après diverses politesses, le père de Freiya, un homme mince de petite taille, au regard inquiet, entra dans le vif du sujet :
-Nous souhaitions te consulter druide, nous sommes inquiets pour nos terres et pour l’avenir de nos enfants.
Le druide était un homme d'environ soixante-dix ans, le soin qu'il portait à sa barbe blanche bien taillée contrastait avec son visage creusé et marqué par les cernes.
Il répondit sur un ton solennel :
-L’empire Arkénien est un grand empire, à l’influence grandissante, face à lui notre humble province a du courber l’échine.
Chaque membre de la famille écoutait le druide parler, sans l'interrompre :
-Nous avons perdu la guerre, mais à présent que nous faisons partie de cet empire, nous avons peut être gagné un avenir radieux, fait de richesses, de confort, de prospérité.
Baren, le seul ayant le visage plongé dans son assiette, pensa :
-Le vieux et ses discours…

 

Le druide poursuivait, avec un sourire aux lèvres, mais ce sourire n'était pas sincère, c'était celui d'un politicien, ou d'un commerçant véreux, qui cherche à bien paraître pour convaincre :
- Notre culture et nos traditions sont désuètes et vieillissantes, mais peut être que de jeunes garçons et de jeunes filles auront des opportunités qui étaient impensables pour les générations précédentes.  Freiya et Baren regardèrent le druide, de leurs yeux ébahis par ses paroles qu’il leur adressait :  
- L’avenir s’ouvre pour les jeunes générations, peut être pourrez vous bientôt œuvrer pour la grandeur et la magnificence de l’empire Arkénien.

 

 

 

 

Le père de Freiya, pensif, s'adressa au druide :
-Les arkéniens nous considéreraient comme ses citoyens et non comme des esclaves, ce serait une chance…
La mère de Freiya, enthousiaste, mais sur un ton stricte, ajouta :
- Notre fille une fois mariée pourrait s'installer dans la capitale, y élever ses enfants. Il lui faut épouser quelqu'un de bonne relation, c'est le seul moyen pour qu'elle soit en sécurité.
Freiya, à la fois pensive et inquiète, grimaçant et fronçant les sourcils, reprit sa mère :
-Vivre en ville ?…
Sa mère lui répondit :
-Tu es en âge de prendre un mari, le jeune Alvin par exemple, son père entretient de très bonnes relations avec de hauts fonctionnaires impériaux, ton avenir serait assuré.
Freiya prit un air déçu en pensant à ce jeune homme qui ne l’attirait absolument pas.

 

Pendant ce bref silence, une voix s’éleva, et tout le monde se tourna vers cette voix qui ne s'était pas encore exprimée :
- Pardonnez moi de gâcher vos petits projets mais … Je n’ai aucune envie de participer à ce « grand empire radieux ».
Baren venait de parler, avec son tact habituel, la tête baissée vers son assiette, il semblait avoir de plus en plus de mal à se contenir, son bras tremblait d’agacement :   
-Je n’ai aucune envie de m’associer à ceux qui ont tué mon père, qui nous donnent des ordres dans notre pays, et qui prennent des enfants pour en faire leurs valets… »
La mère de Baren, une femme brune et mince d'une quarantaine d'année, se trouva gênée par son fils et tenta de le reprendre en tapant sur la table :
- Baren ! Qu’est-ce qui te permet de… Qui t'a donné la parole ? !
Le druide le reprit calmement, mais sans parvenir à dissimuler un certain mépris :
-Jeune homme, il ne faut jamais être présomptueux et s’attaquer à plus fort que soit, c’est cela qui a malheureusement tué ton père.
Baren et sa mère observent le druide, silencieux. Baren avec un regard empli de colère, et sa mère dans un  mélange de tristesse, de surprise, et de compassion pour son fils.
Elle s'adressa à lui et ajouta :
- Cesse de te faire remarquer ! Pense à ton travail, soit docile et il ne t’arrivera rien !
Puis, ne lui laissant pas le temps de répondre, le druide renchérit : 
- Entretenir les conflits n’est jamais la solution mon enfant.
Le père de Freiya, avec son regard inquiet et quelques sueurs froides :
-C’est vrai, si tu encourages la rébellion tu vas tous nous faire assassiner.
La mère de Baren :
-Nous avons déjà perdu ton père ! Tu veux mourir jeune toi aussi !?
Alors, Baren, à bout, se leva :
-Vous avez toujours refusé de vous battre ! Vous préférez devenir les larbins d'une armée étrangère?
Baren ouvrit brusquement la porte et sortit de la maison :
-Ce sera sans moi ! Mon seul rêve est de voir la capitale impériale brûler en cendre.
Une fois la porte claquée, Baren parti, et le silence revenu, mais l'ambiance refroidie, la mère de Baren tenta de s'excuser auprès du druide :
-Pardonnez à mon fils... si impulsif, et la mort de son père l’affecte beaucoup…
La mère de Freiya en profita pour glisser sèchement :
-Cet enfant est bien mal élevé...

 

 *

Plus tard, au dehors, Baren et Freiya se retrouvaient ensemble à la tombée la nuit. Assis côte à côte sur un tas de ballots de paille. L'écureuil dormait à point fermés par terre un peu plus loin.
Freiya :  
-Il ne faut pas leur en vouloir, ils ont surtout peur qu’il t’arrive malheur. Ils disent tous ça pour notre bien…
Baren :
-J’en ai marre qu’on décide de « mon bien » à ma place…Il ne comprennent jamais rien… Le malheur est déjà là de toute façon. Il ne peut rien arriver de pire. Freiya, je suis sur que tu me comprends, nous avons grandis ensemble ici, je suis chez moi, et personne n'a le droit de me donner d'ordre chez moi. Voir mes amis et ma famille mourir, voir les autres baisser la tête et gratter avec leur bêche comme si de rien n'était... Ça je ne peux pas.

 

 

 

 

Baren sourit en serrant le poing :
- Si un soldat impérial s’approche de toi ou de ma maison, il aura affaire à moi.
Freiya :
- pfff Tu veux te battre tout seul contre une armée ? Tu te feras tuer…
Baren regarda alors vers le ciel, et il semblait à la fois envahi par la mélancolie et porté par ses rêves :
-Non, j’accomplis mon destin.
Freiya observe Baren, cette dernière phrase l'attrista, sans qu'elle sache clairement pourquoi, mais il lui sembla que Baren était vraiment décidé à partir loin sans se retourner, il était décidé à mourir.
Baren reprit la conversation :
-Tu crois que je vais moisir ici à élever les cochons ? Je vais m’entraîner au combat, rejoindre un groupe de résistants, et nous détruirons l’empire arkénien ! Les prochaines générations conteront l’histoire de mes exploits militaires !
Freiya :
-Arrête ton délire… tu ne pourras jamais faire ça, tu dis ça juste pour provoquer.
Baren ria :
-Toi pendant ce temps, tu vas épouser ce cher Alvin, c’est pour « ton bien » hahaha !
Freiya lui frappa le dos avec son poing fermé :
-Hey ! Tais toi ! Je n’ai pas du tout envie de me marier avec lui !
Son mouvement brusque l'avait déséquilibrée, et surprise, elle tenta de s'accrocher à Baren pour ne pas tomber du ballot de paille. Baren fut tiré en arrière et les deux tombèrent à la renverse.
Se retrouvant assis par terre en même temps, ils finirent par rire ensemble.    

 

 




 

 


 
 
posté le 25-03-2020 à 18:52:11

L' Ecorce Rouge Partie 1

Un narrateur intervient parfois au cours du texte, et nous suivons l'histoire d'après son témoignage, mais je n'ai pas voulu raconter l'histoire à la première personne car il y a certains éléments auxquels il ne pourrait pas avoir accès. Ses paroles sont donc introduites comme celles des autres personnages par "Le narrateur : ", mais écrites en italique. Il correspond à une voix off dans un film.
J'ai parfois conseillé une musique pour  l’ambiance de certains passages, le titre est indiqué en début de partie, mais le moment précis pour les démarrer est indiqué par une astérisque *, il faut ensuite arrêter la musique, ou bien finir de l’écouter avant de passer à la lecture de la partie suivante, car l‘ambiance peut changer. Vous n'êtes pas obligés de les écouter si vous n'en sentez pas le besoin, ou bien vous pouvez les écouter après la lecture.
La bande dessinée ne pourra pas rendre tout à fait le même effet non plus, et certains détails n'y apparaîtront peut être pas.  










                L' Ecorce Rouge
       Partie 1 






Le narrateur :
Parmi les nombreuses légendes qui circulent sur l' Ecorce Rouge, beaucoup sont contradictoires, et nombreux seront ceux qui contrediront celle ci. Mais même mes ennemis ne pourront mettre en doute ma légitimité pour raconter cette histoire.


Partie 1

Musique conseillée :  Spirits of the Wilds de Adrian Von Ziegler

La nuit, sous la pluie tombante. Les pas de course des soldats et le tintement des armures résonnaient. Plusieurs dizaines de troupes de l'infanterie impériale, vêtues de leurs armures lourdes, pointant leurs lances en avant, foulent le sol boueux en direction des portes de la ville. L'armée a pénétré la ville depuis longtemps, et le rouge des incendies éclaire la nuit noire. Les maisons en toit de chaume et les bâtiments en torchis brûlent entourés d'un fracas métallique d'entrechoquement d'épées, de boucliers, de lances, de fourches....

 

Répartis sur différents endroits de la grande place, les soldats de Belsia, peu équipés, tentent de résister et de survivre face aux soldats impériaux, protégés par leurs armures lourdes faites de grandes plaques de fer et leurs grands boucliers. Les derniers défenseurs de Belsia, peu nombreux, n'ont qu'un équipement rudimentaire, une armure légère de cuir, partiellement plaquée de métal. Parmi les mêlées se trouvent même des citoyens ou des paysans, qui tentent de défendre leur foyer, sans aucune protection, armés de leurs simples fourches, de couteaux, ou de bâtons.


Chaque homme encore debout utilise ses dernières forces pour se battre alors que les cadavres de leurs camarades ou de leur famille jonchent le sol inondé par le mélange de pluie et de sang.  
La grande place de la ville était couverte de guerriers en effervescence, et le sol était couvert de corps inanimés. Des soldats de Belsia morts étendus, des épées éparpillées, les cadavres de femmes, tuées par les lances impériales, ou piétinées par les chevaux en tentant de protéger leurs enfants, d'autres corps de citoyens appuyés contre les murs, étendus à l'entrée de leurs maisons grandes ouvertes, entassés sur des débris de toute sorte, de jeunes enfants étendus à terre éventrés...

Tel était l'endroit où les habitants de Belsia tentaient encore de survivre, devinant leur avenir proche, face au rouleau compresseur de l'armée impériale, organisée, bardée de fer, pour laquelle dix soldats arrivaient en renfort lorsqu'un seul d'entre eux était abattu avec difficulté.


Un groupe d'une dizaine de guerriers de Belsia tentèrent encore une attaque de mêlée, mais furent contenus sans efforts, les plus audacieux d'entre eux transpercés par le fer des lances de leurs ennemis impassibles. Lorsque les guerriers et les paysans s'alliaient en nombre supérieur contre les soldats impériaux, leurs courtes épées et leurs bouts de bois ne pouvaient atteindre ces ennemis formant un mur infranchissable, retranchés derrière leurs rangs de boucliers. L'ennemi attendait que les hommes de Belsia s'épuisent  pour ouvrir la garde, et les pourfendre d'un geste simple, presque mécanique, comme le voyageur taille les brindilles de la forêt pour continuer sa route.

 

Au milieu des combats, une troupe d'infanterie impériale, immobile, composée d'hommes massifs, encerclait un petit groupe de Belsia bien armé. Ils faisaient partie des rares paysans à être équipés d'armures et d'épées. A leurs pieds se trouvaient les cadavres de trois soldats impériaux. Et même si quatre d'entre eux gisaient déjà au sol, les trois derniers se tenaient dos à dos, les pieds baignant dans le sang de leurs camarades étendus, prêt à continuer.

L'homme situé au centre, un homme de la quarantaine, pas particulièrement grand ou particulièrement musclé, mais il était fermement placé en position de combat, ses mèches de cheveux châtains retombant sur son front laissaient voir ses grands yeux clairs expressifs, son regard était déterminé, malgré l'épuisement. Sa cuirasse portait peu de marques d'impact, et le sang qui recouvrait ses bras et sa lame n'était pas le sien.

A sa droite, son camarade du même âge, un peu plus grand, les cheveux longs, se tenait lui aussi prêt à affronter la mort, son visage marqué de balafres indiquait qu'il avait vécu, et son regard de meurtrier aurait suffit à stopper la plupart des assaillants, dans un autre contexte. Le troisième à gauche était un jeune homme, à la posture incertaine, au regard noyé par la peur. Alors que ses jambes tremblaient, il commençait à lâcher son épée comme si le désespoir envahissait son corps. l'homme au centre le regarda du coin de l'oeil sans tourner la tête et s'adressa à lui :

 -Serre bien ton arme...

Le jeune homme tremblant tourna légèrement la tête pour écouter les conseils de son ainé, qui poursuivait :
- Les récits rapporteront que les hommes de Belsia sont morts le visage face à l'ennemi.
Un sourire lui vint pour terminer sa phrase, mais c'était le sourire du désespoir.
Le jeune homme raffermit sa poigne sur son épée en même temps que son regard s'enhardit un peu plus.
Il n'eut pas le temps de bloquer le coup d'épée qui vint l'atteindre à la verticale et qui le tua sur le coup.
L'homme au centre tourna brièvement la tête en direction de son compagnon qui venait de mourir si jeune, mais n'eu pas le temps de s'attendrir puisque son dernier camarade à sa gauche venait de se faire tuer lui aussi, et était étendu sur le sol.
Il était maintenant seul encerclé par un groupe d'hoplites impériaux aux armures lourdes. Mais son regard, visible à travers ses mèches de cheveux, ne faiblissait pas.    

 

Un cavalier arriva et se plaça derrière la troupe impériale, toisant le dernier survivant du groupe du haut de son cheval.
C'était un officier supérieur, reconnaissable à son casque à crête rouge, son armure finement décorée et surmontée d'une cape. Droit sur sa monture, son visage ne trahissait aucune émotion si ce n'est la fierté et la détermination, il s'adressa à l'homme de Belsia :
- Tu t'es bien battu paysan mais la bataille est terminée.
L'homme résigné à mourir, mais toujours avec la même force dans les yeux lui répondit :
-Les anciens dieux vous renverseront toi et ton empire.
-Tes dieux sont morts, tout comme ta civilisation, lui lança froidement l'officier.    

 

L'homme de Belsia changea alors sa garde et arma son épée derrière lui, les pieds bien ancrés dans le sol. S'il devait mourir il avait bien l'intention d'en emmener au moins un dans l'autre monde avec lui, dans un dernier élan.
Avec toute la vivacité qui lui restait, il tailla à l'oblique pour viser le cou d'un des adversaires. Les fantassins qui l'encerclaient attaquèrent simultanément et l'homme fut transpercé de toute part par les lances. L'élan des coups simultanés fit brièvement chanceler son corps de part et d'autre, et lui fit relever la tête vers le ciel brusquement. Même au moment de sa mort, son regard était toujours empli de force, une force résonnant jusqu'au ciel.




La capitale de l' Empire était d' une taille et d'une richesse inégalée sur tout le continent. Chef-lieu de la modernité, elle abritait des édifices grandioses, dont le palais impérial. Ses colonnes de pierres s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres, et son escalier central avait la largeur des plus grandes maisons.
Ces escaliers menaient à la première terrasse, sur laquelle les dirigeants politiques et les chefs militaires célébraient leurs victoires, et recevaient l'ovation de l'immense foule agglutinée au pied des marches.


Le narrateur :
-La province de Belsia venait de tomber. Notre civilisation n'était plus qu'un vestige, notre identité, un vague souvenir.

 

Après chaque bataille, l' Empire enchaînait les survivants, hommes, femmes et enfants, et les utilisaient comme de la marchandise.

 

Le narrateur :
-Nous avions le désavantage du nombre, ils avaient l'avantage de la technologie.
Ce fut le début d'une ère de résignation pour Belsia.

A plusieurs kilomètre de la capitale de Belsia, dans une des régions de campagnes qui n'avait pas été touchée directement par les batailles, un village vivait encore dans une paix apparente malgré l'occupation.
*
Ce village était entouré de forêts, traversé par une petite route qui, à la sortie du village montait légèrement, pour conduire à une ville, dont on apercevait les remparts à l'horizon.
En sortie de forêt, on apercevait les premières maisons des paysans, faîtes de bois et de toits de chaume. Le village était éclairé par le soleil de la fin de l'été, les habitants s'affairent calmement à leurs travaux agricoles.

 

Le narrateur :  A cette époque, je n'étais encore qu'un jeune paysan, et je rêvais de devenir un héros.

 

 

 

 

 

 


 
 
posté le 05-01-2017 à 21:42:33

Projet BD

 

Héro de la BD en cours. 
Parmi toutes les émotions qu'on peut dessiner, la fureur et le courroux sont celles que je préfère. 

Encres acryliques.

 


 
 
posté le 10-12-2016 à 23:17:28

La langue gauloise, l'origine des noms de ville

 


 
 
 

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